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Notice historique sur Antoine III

Fig. 6 Blason Antoine III copie 1

Blason d'Antoine III
collection Maison de Gramont

 

ANTOINE III

Fils d’Antoine II et de Louise de Roquelaure, il fit ses premières armes auprès du roi Louis XIII dès l’âge de dix-sept ans. Il joua un rôle important lors de la guerre de Trente ans menée par Louis XIII contre la puissance des Habsbourg. Il intervint sur tous les fronts (Allemagne, Italie, Champagne, Catalogne, Flandre), jusqu’au traité de Westphalie qui mettra fin au conflit en 1648.

Tout au long de ces années, sa valeur militaire lui procura gloire et considération. Tout d’abord, ayant gagné l’estime du cardinal de Richelieu, celui-ci lui accorda la main de sa nièce Françoise Marguerite du Plessis Chivré en 1634. Louis XIII le nomma Maréchal de France en 1641 après la victoire de Bapaume. En 1648, la régente Anne d’Autriche et Louis XIV confirmèrent l’élévation des terres de Gramont en duché-pairie. Les lettres patentes donnant plein effet à ce titre à l’égard des héritiers seront enregistrées par le Parlement de Paris en 1663. Dans l’énumération des terres érigées en duché-pairie, Bidache n’est pas mentionnée, ce qui est une forme de reconnaissance de son indépendance.

Pendant la période des troubles de la Fronde, de 1648 à 1653, Antoine III resta d’une fidélité exemplaire au jeune roi Louis XIV, à la régente Anne d’Autriche et au cardinal Mazarin. Il protégea l’exode de Paris de la famille royale pour la mettre en sécurité au château de Saint-Germain-en-Laye, puis refusa de se joindre à la Fronde des Princes menée par son ami Louis II de Condé, cantonné en Guyenne. En tenant la Navarre, le Béarn et le Labourd, dont il était gouverneur, hors de cette conjuration, Antoine III protégeait la frontière du danger d’une jonction des forces des conjurés avec leurs alliés espagnols contre le roi de France. Leurs Majestés et Mazarin lui manifestèrent leur confiance en le mandatant comme leur ambassadeur dans deux missions prestigieuses : la première à Francfort en 1657 pour l’élection d’un successeur à la tête du Saint Empire Germanique, suite au décès de Ferdinand III de Habsbourg ; la deuxième, en 1659 à Madrid, pour demander au roi Philippe IV d’Espagne, la main de sa fille l’infante Marie-Thérèse d’Autriche, au nom du roi Louis XIV.

Auparavant, des négociations avaient eu lieu à l’Île de la Conférence, sur la Bidassoa, entre Mazarin et don Luis de Haro, ambassadeur du roi d’Espagne, pour élaborer un traité de paix entre les deux pays. À cette occasion, Mazarin fit l’honneur à son ami Antoine III d’accepter son invitation au château de Bidache où il fut reçu en grand apparat les 22 et 23 juillet 1659. Antoine III eut à veiller aux travaux d’aménagement de l’Île des Faisans et aux préparatifs du mariage royal, qui sera célébré à Saint-Jean-de-Luz le 9 juin 1660.  Le Traité des Pyrénées, conclu le 7 novembre 1659, fut confirmé, six mois plus tard, lors de la rencontre entre les rois d’Espagne et de France. À la mort de son beau-père, le roi Philippe IV, Louis XIV fit valoir les droits de son épouse Marie-Thérèse à la succession de la couronne d’Espagne, et réclama pratiquement tous les Pays-Bas espagnols et un tiers de la Franche-Comté.

En 1667, Antoine III suivit Louis XIV dans la campagne des Flandres durant cette « Guerre de Dévolution », continuée de 1672 à 1678 par la « Guerre de Hollande ». Cela explique les nombreuses menaces qu’ont fait peser durant toute cette période les Espagnols et les Hollandais sur la frontière des Pyrénées occidentales, et en particulier à Bayonne dont Antoine III renforça les fortifications durant les dernières années de sa vie.

À cette époque, il partageait son temps entre ses gouvernements du Béarn, de la Navarre et du Labourd, la Cour de Louis XIV et Bidache qu’il affectionnait particulièrement, ayant modernisé l’architecture de son château en construisant un escalier d'honneur monumental et en aménageant sa bibliothèque au dernier étage du donjon médiéval. Il édifia de grandes écuries et améliora les jardins créés par son père.

Antoine III mourut le 16 juillet 1678 au Château-Vieux de Bayonne, à l’âge de 74 ans. Sa dépouille fut transporté à Bidache par voie d'eau. Il fut le dernier souverain de Bidache à y être inhumé. Le maréchal Antoine III avait eu deux fils : l’aîné Guy-Armand, mort avant son père, et le cadet Antoine Charles qui lui succéda . Sa fille Catherine Charlotte, princesse de Monaco, est passée à l’Histoire.

Ses successeurs délaisseront Bidache pour résider principalement à la Cour du roi à Versailles.

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Mots-clés: Antoine III