Evolution de l'art du portrait, solennité et intimité
Cette dualité du portrait en tant qu’instrument de l’apparence, modèle social ou modèle psychologique, est présente dans la collection des portraits de la Maison de Gramont.
Ici le portrait a valeur de témoignage quant à la représentation physique de la personne, mais aussi pour son importance sociale. Il est peint en armure avec son bâton de Maréchal et avec en toile de fond un champ de bataille très réaliste, dont on imagine qu'il est victorieux.
Le portrait d'Antoine III de Gramont a été réalisé dans le même esprit par Lefèvre en 1644. Armure d'apparat, dentelle précieuses et bâton de Maréchal.
Au début du 18ème siècle le portrait devient plus intimiste. Les personnages ne sont plus figés et leur âge est moins caché par esprit de complaisance.
L'espièglerie des enfants d'Antoine V est manifeste sur ce très beau portrait. Le peintre n'hésite pas à introduire un animal familier avec lequel joue un des enfants.
C'est l'épouse d'un grand seigneur, parée pour aller danser à un bal de la Cour. Ici l'intimité n'est plus de mise. Par la richesse de la robe, par le cadre somptueux, ce portrait en pied met en valeur l'importance sociale de la personne représentée.
Ces deux caractères, intimité et solennité, vont ainsi cohabiter dans la première partie du 18ème siècle. Françoise Duparc, la "peintresse du duc", saura faire cohabiter sur le même portrait cette intimité mêlée de faste. L'enfant se tient à sa mère, mais, tout comme sa mère, elle est parée de plumes d'autruche, symbole de faste et de puissance.