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La famille Gramont vous présente ses enfants / Sud-Ouest du 15 février 2017

 enfants Gramont expo Pau

 

expo Gramont Pau Sud Ouest 15 02 2017 

Le  château de Pau expose les portraits de la famille Gramont à partir de vendredi

Tous les Palois connaissent la place Gramont, mais connaissent-ils la famille éponyme ? Elle a pourtant étendu son pouvoir au cours de longs siècles, du Moyen Âge aux années 20, dans le piémont pyrénéen. Originaires de la vallée
de la Bidouze où ils jouaient le rôle de protecteurs des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle au Moyen 
Âge, les De Gramont ont étendu leur pouvoir, de la Bigorre au Pays basque, et construit un réseau de châteaux dont
Séméac (65) et Bidache. Au XVIIe, à l’époque d’Henri-IV, ils ont été nommés gouverneurs du Béarn, comprenant le château de Pau et la ville de Bayonne, et sont restés présents dans les basses Pyrénées jusqu’aux temps modernes. Ils ont fait partie de la haute bourgeoisie parisienne où ils achetèrent l’hôtel De Gramont, devenu le Ritz. La Révolution n’épargna pas les De Gramont. Une duchesse, Beatrix de Choiseul, fut guillotinée en 1794.

 

D’illustres personnages

Famille illustre, trois de ses membres étaient également maréchaux sous Louis XIV et Louis XV, un autre a été ministre des Affaires étrangères de Napoléon III, et l’une des veuves De Gramont fut la maîtresse d’Henri IV (Corisande d’Andoins)… Artistes, physiciens, ils n’ont jamais perdu le goût des arts. « Tout leur parcours est émaillé de portraits spontanés, traduction d’une amitié avec les peintres », précise Paul Mironneau, conservateur en chef du château de Pau, présent hier lors de l’installation de l’exposition « L’Air de famille, portraits d’enfants » (1) à la Maison Baylaucq. L’un des meilleurs peintres du tournant du XVIIe et XVIIIe siècles, Bon Boullogne, a signé de nombreux portraits. » Helleu, Blanche, Boldini Winaretta Singer, Philip Alexius de Laszlo ont également fait apparaître les visages de la famille sous leurs pinceaux.

L’exposition montre une trentaine d’œuvres et surtout de magnifiques portraits d’enfants à l’huile ou au pastel. C’est une toute petite partie de la collection Gramont conservée au château de Pau puisque celle-ci est composée de 189 pièces.

Les premières œuvres visibles

Elle est arrivée à Pau en 1994, à l’issue d’une convention signée avec la famille De Gramont, propriétaire de la collection, et la Ville de Bayonne. Car c’est à Bayonne que les descendants des maréchaux du roi ont déposé perpétuellement leurs œuvres familiales, en 1982 et 1986, afin de ne pas disperser le trésor. Un trésor entreposé jusqu’alors au château familial de Vallières, à Mortefontaine, en région parisienne.

L’exposition paloise est placée sous la double autorité scientifique de Paul Mironneau, du château de Pau mais aussi d’Olivier Ribeton, conservateur en chef du Musée municipal de Bayonne.

Hier, à la Maison Baylaucq, les premières œuvres étaient visibles. Elles avaient besoin d’un petit nettoyage, assuré par le régisseur François Gombert, aidé par Élisa Fontanelli, étudiante chercheuse italienne de l’université de Florence. Car c’est finalement toute l’Europe qui regarde cette collection avec intérêt.

Maison Baylaucq, salle d’exposition en rez-de-jardin, du 17 février au 21 mai. Gratuit. Renseignements sur chateau-pau.fr

Un retour vers Bayonne à terme

À terme, la collection Gramont repartira à Bayonne et ce n’est pas le conservateur en chef du château de Pau, Paul Mironneau, qui s’y opposera. Même si les 189 pièces sont largement absorbées par les 11 000 que contiennent les réserves du château, la place manque. Au Musée national de Pau, l’État fait un travail de conservation, de protection et de restauration-prévention. Mieux, il la montre régulièrement au public. On est loin du « gâchis » dénoncé par certains. Pour l’instant, Paul Mironneau dit ne pas avoir « été contacté » pour un retour. « L’État se prononcera à un niveau supérieur au mien », ajoute-t-il.

 

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