Notice historique sur Antoine Ier
À l’âge de 9 ans, il reçut de François Ier, en 1535, la charge de maire et de capitaine de la ville Bayonne. Dans sa vingtième année il entra au service de la compagnie de François de Vendôme, filleul de François Ier. Cela le conduisit à épouser une parente de son chef, Hélène de Clermont de Traves, ainsi que la religion protestante de cette illustre famille.
En 1549, les jeunes époux reçurent à Bidache le duc de Vendôme, Antoine de Bourbon, qui venait lui-même d’épouser Jeanne d’Albret, future reine de Navarre et du Béarn, qui deviendra mère du futur roi Henri IV. Sous le roi Henri II, époux de Catherine de Médicis, il sera gentilhomme de la chambre du roi et s’illustrera lors de la prise de Calais aux Anglais en 1558.
À la mort d’Henri II s’ouvrira une période des plus critiques de l’histoire de France, celle des Guerres de Religion entre catholiques et protestants, sous la régence de Catherine de Médicis. Dans ce grand tumulte, Antoine Ier saura magistralement jouer de sa proximité avec Jeanne d’Albret. Il obtint d’abord son accord pour le mariage de son fils Philibert avec sa nièce Diane d’Andoin, plus connue sous le nom de Corisande. Par la suite elle lui confiera la lieutenance générale de la Navarre et du Béarn pendant les quatre années qu’elle passera à la Cour de France, de 1563 à 1567. Antoine Ier était alors dans sa phase protestante.
Après la paix de Longjumeau, en 1568, lorsque Jeanne d’Albret se réfugiera à La Rochelle, elle confiera la lieutenance de ses États à Bernard, baron d’Arros. Antoine Ier observera alors une certaine neutralité en se retirant dans son château de Séméac en Bigorre.
Par ailleurs, Antoine Ier bénéficiera aussi de la bienveillance de Catherine de Médicis, qui lui fit l’honneur d’accepter son hospitalité au château de Bidache lors de sa visite à Bayonne avec son fils le roi Charles IX, pour y rencontrer sa fille Elizabeth, épouse de Philippe II d’Espagne. Elle le protégera également des complots contre les protestants, en particulier au soir de la Saint Barthélémy, alors qu’il était venu à Paris assister au mariage du futur Henri IV avec Marguerite de Valois, fille de Catherine de Médicis, en août 1572. Antoine Ier, tout comme le jeune roi de Navarre, dut abjurer la foi protestante.
A partir de cette époque, il se concentrera sur Bidache. Profitant à la fois du fait que la dynastie d’Albret était de plus en plus soumise à l’influence de la Cour de France, qui elle-même était considérablement affaiblie par les Guerres de religion, Antoine Ier renforça officiellement ses prétentions quant à la souveraineté de Bidache. Ainsi devant le corps de ville de Bayonne il se prévaudra, en octobre 1570, du titre de souverain de Bidache pour contester la juridiction exclusive de Bayonne sur l’Adour, suite à la saisie d’un bateau qui avait déchargé sa cargaison directement à Bidache sans s’arrêter à Horgave.
Prudent, mais assuré de la faveur de Catherine de Médicis, et profitant de l’éloignement de Jeanne d’Albret face à la révolte de la Basse-Navarre contre le protestantisme, Antoine Ier subordonna sa souveraineté sur Bidache au consentement de Charles IX et de Jeanne d’Albret en ces termes : « sauf toutefois que le Roy et la Reine de Navarre, de puissance absolue en puissent autrement disposer à cause de leur grandeur ». Quelques jours plus tard, à l’exemple de son grand-oncle Charles, il signait une ordonnance pour la tenue de procès en justice à Bidache en faisant usage du titre de « souverain de Bidache ». De plus, en 1575, il procédera à la codification de la coutume « de la ville, tenue et souveraineté de Bidache ».
Par ces divers actes régaliens pris de facto, mais dont le pouvoir royal toléra la légitimité, Antoine I s’attribuait officiellement la qualité de premier souverain de Bidache. Il mourut en décembre 1576 à l’âge de cinquante ans.
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