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Notice historique sur Antoine X Agénor

Né à Paris en 1819, Agénor porte d’abord le titre de comte de Gramont. Après la révolution de 1830, il accompagne l’exil volontaire de ses parents légitimistes à Holyrood en Ecosse et partage avec son frère Auguste les jeux et l’éducation du jeune duc de Bordeaux, comte de Chambord, petit-fils de Charles X, qui deviendra en 1844 le prétendant légitime au trône de France.

Pourtant, les Gramont rentrent en France dès 1834. Titré duc de Guiche, Agénor est admis en novembre 1837 à l’école Polytechnique mais démissionne en septembre 1841. Devenu un « lion » des boulevards et la coqueluche des salons parisiens, le duc de Guiche est sacré « l’Antinoüs de 1840 » et multiplie les aventures galantes. Il est aimé par les trois plus belles courtisanes de son époque : Rachel, la Païva et Marie Duplessis, la fameuse « Dame aux Camélias » dont il est l’Armand Duval du roman d’Alexandre Dumas fils.

Pour couper court à une vie de dissipation, ses parents l’envoient voyager en Europe. A Vienne, il se lie d’amitié avec le prince de Schwarzenberg, nommé chancelier d’Autriche en 1849. Guiche est de retour à Paris en 1848. Elu premier lieutenant d’une compagnie de la Garde nationale, il participe aux journées révolutionnaires en défendant les abords de Notre-Dame et des Tuileries contre l’assaut populaire. Après la proclamation de la deuxième République, il se rend en Grande-Bretagne où il épouse en décembre 1848 Emma Mac-Kinnon, fille de William, chef du clan écossais. La jeune femme, même si elle ne partage pas les goûts de son mari, le seconde efficacement dans la carrière diplomatique qui s’ouvre devant lui avec l’arrivée au pouvoir de Louis-Napoléon Bonaparte.

Invitée en février 1849 par le prince Président Louis-Napoléon, la mère d’Agénor, duchesse de Gramont née Ida d’Orsay, se rend à l’Elysée malgré les réticences de son époux le vieux duc, Antoine IX, resté monarchiste légitimiste. Le 23 décembre 1849, le duc de Guiche reçoit la croix de la Légion d’honneur à l’Elysée des mains du prince en reconnaissance de sa conduite courageuse sur les barricades de juin 1848. Après le coup d’Etat du 2 décembre 1851, le duc de Guiche est nommé ministre plénipotentiaire de France en Hesse-Cassel le 22 décembre, puis à Stuttgart, le 5 mars 1852.

La noblesse d’Ancien Régime vitupère cette allégeance bonapartiste et Henri de Bourbon, devenu comte de Chambord, ne comprend pas ce qu’il considère comme la trahison de son ami d’enfance. 

Nommé en 1870 ministre des Affaires étrangères, c’est lui qui, dans la séance du Corps législatif du 6 juillet, déclara que le gouvernement impérial ne pourrait supporter l’avènement du prince Léopold de Hohenzollern au trône d’Espagne. Après la renonciation de ce dernier, il voulut obtenir du roi Guillaume une déclaration officielle engageant l’avenir. Cette exigence fournit à Bismarck l’occasion de modifier d’une façon insultante pour la France la fameuse dépêche d’Ems. Le 15 juillet, de Gramont annonçait aux Chambres la déclaration de guerre ; le 10 août, il tombait avec le cabinet Ollivier. Après la guerre, il vécut dans la retraite et s’efforça de détourner de sa tête les responsabilités que l’opinion faisait peser sur lui. 

Ses deux frères, le Général Antoine Léon Philibert Auguste et le Général Anérius Théophile Alfred furent blessés au cours de la guerre franco-prussienne de 1870. Le premier reçut un éclat d'obus à la bataille de Rézonville (commune de Metz) et le deuxième perdit un bras à la bataille de Reichshoffen, près de Forbach.

 

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Mots-clés: Antoine X, Ida d'Orsay, Emma Mac Kinnon