Fils de Louis de Gramont et de Geneviève de Gontaut Biron, Antoine VII naquit en 1722.
Portant le titre de comte puis de duc de Lesparre, il eut une courte carrière militaire qui s’échelonnera de 1735 à 1746, au cours de laquelle il participera comme brigadier à la Guerre de succession d’Autriche en Bavière et aux Pays-Bas.
En 1739 il épousa Marie-Louise-Victoire de Gramont (1723-1756), fille de Louis Antoine VI, sa cousine, et reçut à cette occasion le titre à brevet de duc de Lesparre.
Devenu duc de Gramont à la mort de son père en 1745, Louis XV lui accorda la charge de gouverneur et de lieutenant général de Navarre et pays de Béarn, ainsi que celle de lieutenant général de Bayonne. Quant à celle de colonel des Gardes françaises, le roi la donna à son oncle maternel le duc de Biron, qui s’était couvert de gloire à la bataille de Fontenoy, plutôt qu’à Antoine VII qui n’avait que vingt-trois ans et dont les écarts de conduite ne le désignaient pas pour recevoir une charge de cette importance. Cependant il accorda à la Maison de Gramont le droit de faire figurer les drapeaux des Gardes françaises dans leurs armoiries.
Il s’avéra avec les années qu’Antoine VII n’était prédisposé ni pour la vie conjugale ni pour la vie militaire. Il préférait mener loin de la Cour, dans ses folies de Puteaux et de Clichy, une existence de prodigue et d’esthète, partagée entre les aventures amoureuses, le théâtre de société et la musique d’opéra. Mécène, il entretenait des artistes, des poètes et des compositeurs, dont notamment le violoniste Jean-Marie Leclair l’ainé, digne représentant de la musique française du XVIIIe siècle. Il commanda des portraits à Françoise Duparc « peintresse du duc de Gramont » et élève de Jean-Baptiste Van Loo. Ces activités entamèrent gravement la fortune du ménage, à tel point qu’il fut mis en tutelle familiale pour contrôler son train de vie et ses dépenses. Après une séparation, son épouse décéda le 11 janvier 1756, âgée de trente-deux ans.
Antoine VII eut avec Marie Louise Victoire un fils Louis-Armand de Gramont de Crevant d’Humières.
Après avoir fait des promesses de mener à l’avenir une vie plus rangée, Antoine VII, âgé de trente-sept ans, épousa en deuxième noce, en août1759, Béatrice de Choiseul, âgée de vingt-neuf ans. Malgré ses promesses Antoine VII, qui était retombé dans ses vieilles habitudes, brillait par son absence à la Cour, de même que dans ses gouvernements qu’il ne visita jamais. C’est son épouse qui intercédait en leur faveur auprès du roi. Elle y fit deux voyages, en 1770 et en 1774.
En juillet 1761, elle obtient contre son mari un jugement de séparation de biens.
À la Révolution, Béatrice de Choiseul vivant séparée de son mari et s’étant retirée de la vie publique, n’estima pas nécessaire d’émigrer vers l’étranger. Elle fut cependant rattrapée par sa notoriété et par la « Loi des suspects » du 17 septembre 1793, adoptée après l’exécution du roi Louis XVI en janvier de cette même année. Arrêtée le 7 mars 1794, jugée le 22 avril, elle sera guillotinée le même jour. Elle était âgée de soixante quatre ans.
À cette même époque, Antoine VII qui vivait à Milly-la-Forêt en Ile-de-France, ne jugea pas nécessaire, lui non plus, d’émigrer. Dès la nuit du 4 août 1789, il avait perdu son titre de duc, et de Pair de France, son duché, ainsi que ses charges de gouverneur. De plus la division de la France en départements, en 1790, incluant Bidache dans les Basses-Pyrénées lui faisait perdre ses droits régaliens sur la Souveraineté de Bidache. Enfin il perdit également ses droits sur la moitié de la coutume de Bayonne que les Gramont partageaient avec le roi de France depuis Charles VII. En effet Louis XVI venait de les sacrifier sous promesse d’indemnisation, dans le cadre du Traité de commerce conclu avec l’Angleterre en 1786, suite au Traité de Paix de Versailles de 1783. Cette promesse devenait totalement illusoire après la mort du roi. Ce Traité faisait de Bayonne un port franc pour le commerce entre les deux pays, or les taxes qui correspondaient à cette coutume constituaient une part importante des revenus de la Maison de Gramont.
Antoine VII, naturellement visé par la « Loi des suspects », fut arrêté et incarcéré à la maison de réclusion de Fontainebleau. Âgé de soixante-douze ans, veuf depuis le 8 mars 1794, il s’amouracha de l’une de ses compagnes de réclusion Marie-Henriette du Merle, âgée de vingt-six ans. Il l’épousa à Fontainebleau le 25 août 1794. La mort de Robespierre le 24 juillet 1794 et la fin de la Grande Terreur, les auront sauvés de la guillotine. Il mourut à Compiègne le 17 avril 1801, à l’âge de soixante-dix-neuf ans.
Il fut le dernier Souverain de Bidache.
Mots-clés: Antoine VII,, Béatrice de Choiseul, Louis de Crevant d’Humières