Notice sur la demoiselle Duparc, la "peintresse" du duc de Gramont
Le 2 avril 1768 à Paris, le duc de Gramont écrivait au marquis de Marigny, directeur général des Bâtiments du Roi : « Permettez-moi, Monsieur le marquis, d’avoir recours à vous, comme le protecteur des arts, pour vous recommander une peintresse dont vous trouverez le mémoire ci-joint. Je vous prie de la protéger pour l’objet dont il s’agit ; elle en est digne par ses talents. J’ai eu l’occasion de la faire travailler, et je ne puis vous dire à quel point ses ouvrages ont été admirés des vrais connaisseurs. Je serai très sensible et très reconnaissant des bontés que vous voudrez bien lui accorder (…) ». Dans son mémoire, la « peintresse » qui est une demoiselle Duparc déclarait être « en état de faire le petit et le grand, c’est-à-dire la miniature et l’huile ». Elle demandait à être chargée d’exécuter « les copies des portraits dont on aura besoin pour la Cour, de préférence aux autres copistes ». Le 21 avril 1768, Marigny répondit à Gramont qu’il y avait déjà dans le cabinet des tableaux du roi « un nombre d’artistes plus que suffisant pour l’exécution des ouvrages ordonnés ».
Dans la collection Gramont, les portraits attribués à la demoiselle Duparc sont de qualité inégale. Les meilleurs seraient de Françoise Duparc car ils se rapprochent du style de son maître Jean-Baptiste Van Loo (1684-1745) et lui sont d’ailleurs souvent attribués. Ce sont les petits portraits d’Antoine VII assis dans un fauteuil, des années 1760, souvent représenté avec un violon et des partitions posées sur une table à côté de lui (collection privée), le duc de Gramont préférant passer à la postérité pour ses talents de musicien formé par Jean-Marie Leclair l’Aîné. D’autres sont des copies médiocres des portraits féminins des environs de 1700 de Bon Boullogne ou François de Troy mais sont reconnaissables par le changement de mode des modèles, les coiffures de l’époque Louis XIV étant adaptées au goût des années finissantes du règne de Louis XV et du début Louis XVI avec de hautes pièces montées en cheveux. Nous avons ainsi les copies du portrait de Marie-Christine de Noailles et de sa fille Adélaïde de Gramont ; et d’un autre tableau disparu aujourd’hui représentant la tante de Marie-Christine, Louise-Anne de Noailles, épouse d’Henri-Charles de Beaumanoir marquis de Lavardin avec sa fille Marie-Anne-Romaine qui épousa en 1704 le duc de Chaulnes.
Ces copies seraient l’œuvre de la sœur de Françoise Duparc, Marie-Alexandre Duparc, dont on cite surtout les gravures, mais pour laquelle nous avons très peu d’informations en l’état actuel de la recherche.
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