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Introduction : le rôle du portrait au cours des siècles

 

Antoine III

 

 

 

 

par Olivier Ribeton, conservateur en chef du Musée Basque et de l'Histoire de Bayonne.

 

Jusqu’à la seconde moitié du XVIIIe siècle, les portraits de la collection Gramont ne sont pas signés. Cette collection ayant été très peu, sinon pas du tout montrée dans des expositions, les historiens de l’art n’ont pas eu le loisir de l’étudier comme elle le mérite. Peu à peu ceux-ci identifient les peintres qui ont produit ces portraits Gramont. Il ne faut pas apprécier la collection Gramont selon le seul critère des chefs d’œuvre de l’art mais plutôt selon la constatation d’une très rare continuité d’illustration des effigies d’une famille.

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Evolution de l'art du portrait sur 500 ans

Fig. 62 Sanche Gramont par Dufau copie

 

 

Dans ce chapitre, nous présentons dans leur contexte historique les portraits des membres de la Maison de Gramont. Tous ces portraits sont les témoins des goûts de leurs époques respectives, réunis dans une même collection.

introduction par Olivier Ribeton

16ème siècle : La Renaissance : premiers portraits

17ème siècle : La mode des galerie de portraits et les allégories

17ème/18ème siècle : solennité et intimité

18ème siècle : un portrait intimiste

19ème siècle : L'époque romantique

20ème siècle : La Belle époque

 

 

 

 

 

Sanche de Gramont
collection Gramont

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Evolution de l'art du portrait, les premiers portraits

Avec la Renaissance le portrait devient une "carte de visite" qui peut s'envoyer à des amis, des parents ou une famille avec laquelle une alliance est envisagée.  Il est laissé en gage d'amitié après une visite. L'ami se déplace, mais son portrait reste chez celui à qui il a été offert. C'est ainsi qu'à la demande de Catherine de Médicis, François Clouet réalisa de nombreux portraits des enfants de la reine. Suivant son exemple, les grands seigneurs commandaient leurs portraits. En témoignent les exceptionnels dessins conservés au musée Condé de Chantilly, figurant Antoine 1er de Gramont et son épouse Hélène de Clermont. La ressemblance avec le modèle, tant physique que psychologique y est recherchée.

Antoine I
Antoine Ier,
Musée de Chantilly 

Hélène de Gramont
Hélène de Clermont,
Musée de Chantilly
Anne dHumières
Anne d'Humières,
Collection Gramont


La collection Gramont possède un charmant portrait d’Anne d’Humières enfant tenant une cerise de l’atelier de François Clouet. La table devant elle est couverte de cerises. Son âge de quatre ans est donné par l’inscription peinte au-dessus de sa tête. Ce tableau peint vers 1570 rappelle les commandes faites vingt ans auparavant par la reine Catherine de Médicis à des peintres, principalement aux Clouet, pour avoir les portraits des enfants royaux dont le gouverneur était Jean d’Humières, le grand-père d’Anne. Souvent séparée de ses enfants, la reine préférait qu’on lui envoie des portraits plutôt que des bulletins de santé et écrivait, par exemple 19 août 1549 "Monsieur d’Humières j’ay receu la painture de mon fils que vous m’avez envoyer que je trouve bien» mais parfois s’inquiète : "le visage ne rapporte pas du tout » et ne sait si le portraitiste a mal peint ou si l’enfant a beaucoup changé.

 

 

 

 

 

 

17ème siècle : La mode des galerie de portraits et les allégories

18ème siècle : solennité et intimité

18ème siècle : un portrait intimiste

19ème siècle : L'époque romantique

20ème siècle : La Belle époque

 

 

 

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Evolution de l'art du portrait, la mode de la galerie des portraits et les allégories

 

 Bientôt va naître la mode des galeries de portraits vrais ou fantaisistes. On se cherche des ancêtres chez les Césars, on recourt à la mythologie, on s’offre des amusements plus ou moins innocents : le maréchal de Tessé commandait encore au début du XVIIIe siècle pour son château de Vernie près du Mans, une salle des Empereurs, une salle du Roman Comique et une salle des  « maîtresses de rois » montées à cheval, où Corisande d’Andoins, comtesse de Guiche, figurait en bonne place.

Comtesse de guiche à cheval 300 DPI"La Comtesse de Guiche, maîtresse d'Henri IV",
Musée de Tessé - Le Mans

 

La vogue des « Galeries de portraits » atteint son paroxysme au milieu du XVIIe siècle. Le château de Bidache avait sa propre galerie dans l’aile qui fut malheureusement totalement détruite par l’incendie de 1796, puis par les troupes du maréchal Soult en 1813. On ne possède plus que sa description lyrique par le poète Le Vasseur au XVIIe siècle

Au château de Bidache existait aussi une « Chambre d’Hercule » dans le pavillon occidental de l’entrée aujourd’hui démoli, témoignant de la présence d’un décor mythologique identifiant le maréchal de Gramont à Hercule sur le mode allégorique.

 

Antoine III en HerculeAntoine III terrassant le lion, à l'image d'Hercule,
estampe BNF

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans le même esprit les femmes prennent des poses "à l'antique", évoquant ainsi des personnages mythologiques.

Duchesse peinte en Vénus désarmant lamour
Duchesse de Ruffec, peinte en Vénus désarmant l'amour,
collection Gramont
Emmanuelle de Bethune2
La Maréchalle de Belle-Isle
en vestale,

collection Gramont

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

16ème siècle : La Renaissance : premiers portraits

18ème siècle : solennité et intimité

18ème siècle : un portrait intimiste

19ème siècle : L'époque romantique

20ème siècle : La Belle époque

 

 

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Evolution de l'art du portrait, solennité et intimité

Cette dualité du portrait en tant qu’instrument de l’apparence, modèle social ou modèle psychologique, est présente dans la collection des portraits de la Maison de Gramont.

Maréchal d Humieres2
Maréchal d'Humières,
par Jacob Ferdinand Voët, réalisé en 1688,
collection Gramont

 

Ici le portrait a valeur de témoignage quant à la représentation physique de la personne, mais aussi pour son importance sociale. Il est peint en armure avec son bâton de Maréchal et avec en toile de fond un champ de bataille très réaliste, dont on imagine qu'il est victorieux.

Antoine III
Le Maréchal Antoine III,
collection Gramont

 

Le portrait d'Antoine III de Gramont a été réalisé dans le même esprit par Lefèvre en 1644. Armure d'apparat, dentelle précieuses et bâton de Maréchal.

 

 

Au début du 18ème siècle le portrait devient plus intimiste. Les personnages ne sont plus figés et leur âge est moins caché par esprit de complaisance.

Maréchal Antoine V de Gramont et ses enfants
Antoine V et ses fils,
par Bon Boullogne exposé au Salon de 1699,
collection Gramont




L'espièglerie des enfants d'Antoine V est manifeste sur ce très beau portrait. Le peintre n'hésite pas à introduire un animal familier avec lequel joue un des enfants.

Marie Christine de Noailles duchesse de Guiche au bal
Marie Christine de Noailles,
par Pierre Gobert,
collection Gramont


C'est l'épouse d'un grand seigneur, parée pour aller danser à un bal de la Cour. Ici l'intimité n'est plus de mise. Par la richesse de la robe, par le cadre somptueux, ce portrait en pied met en valeur l'importance sociale de la personne représentée.

lavardin copie par Duparc
La Marquise de Lavardin, née Noailles,
par la demoiselle Duparc, dite la peintresse du duc
collection Gramont


Ces deux caractères, intimité et solennité, vont ainsi cohabiter dans la première partie du 18ème siècle. Françoise Duparc, la "peintresse du duc", saura faire cohabiter sur le même portrait cette intimité mêlée de faste. L'enfant se tient à sa mère, mais, tout comme sa mère, elle est parée de plumes d'autruche, symbole de faste et de puissance.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

16ème siècle : La Renaissance : premiers portraits

17ème siècle : La mode des galerie de portraits et les allégories

18ème siècle : un portrait intimiste

19ème siècle : L'époque romantique

20ème siècle : La Belle époque